Le sixième épisode est en ligne.
Morceau choisi :
“Dans le monde entier, la pandémie semblait stagner. Le rythme effréné des contaminations était endigué par les mesures drastiques de confinement. L’incubation du BTA12 prenait entre trois et sept jours, les scientifiques en étaient certains. Les populations les plus exposées semblaient être identifiables. On parlait surtout de vieillards affublés de maladies chroniques, ou encore de patients ayant des pathologies déjà existantes.
Le BTA12 semblait mettre en exergue les styles de vie occidentaux. Plus le foie était riche, plus l’air était vicié par les climatisations et les déjections gazeuses des SUV, plus l’impact était grand. Dans les marais du Pantanal, dans la sierra africaine, dans les toundras en bord de pôle ou encore à Gobi, pourtant voisin de l’épicentre, on mourrait moins que dans les régions industrialisées de l’Europe ou dans les centres économiques névralgiques comme New York, Tokyo ou encore Londres.
Malgré tout cela, les gouvernements travaillaient déjà d’arrache-pied au déconfinement. Libérer l’économie était plus important que de contraindre l’homme à préserver sa santé et celle des autres. Ainsi les pays développés, la vieille Europe et les États-Unis s’ingéniaient à contrer le monopole de fait imposé par les Chinois depuis des décennies. La fainéantise, l’aisance et l’outrecuidance se payent, à terme.
Le plus grand laboratoire à ciel ouvert qu’était l’Afrique voyait déjà l’aide humanitaire intéressée prendre possession des veines des enfants allant nus pieds dans l’argile rouge. Squattés, leurs vaisseaux sanguins s’emplissaient allégrement de substances diverses et variées envoyées depuis les pays où la plupart des bambins étaient confinés derrière une console de jeux.
Dans les parties gauches des hémicycles, on rêvait d’une prise de conscience comme d’un Grand soir. Au centre, on craignait de jouer à l’équilibriste entre l’Homme et la Machine. À droite, le temps était au lustrage des égos des capitaines d’industrie attendant férocement les ordres du Système et de ses troupes d’actionnaires. Les nationalistes de tous bords veillaient. Seuls garants de la fermeture des frontières, selon eux, et de la préservation des espaces locaux, régionaux et nationaux, la vedette leur avait été volée. Les apparentes unités nationales d’une Europe désunifiée avaient été capables de fermer les frontières. Maintenant, elles reprenaient petit à petit leur forme première et œuvraient à rouvrir les démarcations pour mieux sabrer les radicaux, les identitaires et les autres nationalistes. Le mal couvait, prégnant et dont le visage n’avait plus d’ombre.
Pour le plus grand malheur des citoyens inquiets d’une reprise économique difficile, les pouvoirs spéciaux avaient été donnés. Des lois spécialement édictées pouvaient désormais être sorties du chapeau sous n’importe quel prétexte. Et l’avancée technologique couplée à l’arsenal juridique et judiciaire donnaient aux avertis défenseurs des libertés individuelles des sueurs glaciales inversement proportionnelles aux problèmes climatiques qu’un répit provoqué par la chute de l’activité économique était venu cristalliser momentanément. C’était à se demander à qui pouvait profiter le crime. La Nature s’était-elle mise au service des néo-fascistes ?”
j’ai lu le 6éme épisode de (Galerie) ,bon suspens, et de plus en plus correspondant à ce que nous vivons pour le moment, la musique et le flash info me plaisent aussi, les portraits fait par Sylvie Naro, ressemble bien aux personnages . Zut la fin du feuilletons est pour le mois de juillet ??? nous serons peut être tous libérés de ce covid,??? allez en attendant restons chez nous.Merci pour ces moments de bonne lecture .
Merci Alexandre, hâte de lire la suite et fin en juillet, dans un vrai bouquin que j espère dédicacé 😉, même si j ai beaucoup apprécié ce nouveau style de lecture (pour moi). Ari et Sofia vont me manquer jusque là, en espérant que la fiction et la réalité se rejoignent dans l espoir de jours meilleurs.